Je ne suis ni historien, ni sociologue. Je photographie ce qui me touche, me séduit où me met en colère. Ma préoccupation c’est l’humain. Je déambule au milieu des gens au gré de mes rencontres et de mes émotions. L’appareil photo me permet de saisir l’air du temps. C’est comme un carnet de croquis. J’enregistre le petit théâtre de la vie. J’y côtoie la joie, l’amour mais aussi la détresse, la souffrance, l’ennui…… Bref, toutes les facettes de l’âme humaine.

Pour saisir ces instants furtifs, il faut se laisser porter par la vie. Calmement, lentement et sans idées préconçues il faut garder l’esprit libre et en éveil pour accueillir l’inattendu, saisir l’instant décisif, ce moment magique qui nous est donné par l’autre et que l’on ne peut capter que si on a pu garder un regard d’enfant.

Il faut de la patience et de l’obstination pour que l’autre vous offre son image. La beauté n’est jamais cachée. Elle ne s’offre pas aux gens pressés mais à ceux qui l’ont désirée et attendue. Ce que l’on fait avec le temps, le temps le respecte.

Je ne suis pas un photographe conceptuel. En cela je me sens proche des photographes humanistes. L’homme est au cœur de mes préoccupations et si j’utilise le noir et blanc c’est pour aller à l’essentiel, transmettre d’une façon plus directe mes émotions et mes doutes.